JEAN-MARIE MARION
PHOTOGRAPHIE
Comme certains indiens d'amérique qui changeaient de language selon les saisons, Jean-Marie Marion, selon les périodes de sa vie, fait évoluer ses languages corporels et créatifs comme artiste et nomade. Il voyage et visite les terres et les humains, mais sans jamais se fixer. Il commença par prendre les rames et au fil de l'eau il alla si vite et si loin qu'il fut champion de Fance d'Aviron dans sa catégorie dès son plus jeune age. Il se servit de cette formation au corps parfait pour en dessiner son environnement en s'enrichissant de traits et de couleurs aux "arts appliqués". Tombant amoureux des formes et des volumes aux expressions les plus abstraites. Il lui fallu travailler ce nouveau language d'un geste de la main pour aller rencontrer l'autre, là où justement le geste ne ment pas, la où la recherche est nécessaire, la rencontre avec soi, la rencontre avec le peuple de la danse. Métissage idéal des cultures où les frontières n'existent pas, où le mot devient musique, ou son contraire, là où les multiformes l'attire et se compose ou se recompose dans son oeil, invariablement comme des images. Il en dansa beaucoup, en écrivit quelques oeuvres chorégraphiques et fût responsable d'une des premières compagnie de danse contemporaine Française. Trop beau pour être vai, c'est lui qui devînt l'image favorite des médias de la mode française puis internationale ; nouveau language de communication ou par divertissement, il fût aussi invité à imprimer quelques mètres de pélicules filmiques avec une jolie désinvolture. Bien sûr tout ces voyages et toutes ces rencontres favorisèrent l'envie de maîtriser l'espace, la vitesse et le graphisme de la lumère, enfin ce métissage que l'on retrouve dans l'art de la photographie. Voilà en un léger résumé le portrait d'un homme libre traversant tout ses désirs pour être le plus honnête possible envers lui même et peut être envers... la femme.
Guesh Patti
Il les a vétues d'ombre les a parées de lumière, les a laissées chacune libre du jeu, dont la seule règle était de ne pas se regarder dans un miroir, Faire confiance entièrement confiance à son oeil, et quel regard ! Le renvoi de l'image est anonyme, discret et pudique, ces photographies sont libertés, la féminité y est irrésistible, peut-être grâce à cette idée si précieuse aujourd'hui, laisser le droit de choisir à celles qui les composent, comme on choisit sa vie et c'est peut-être le plus grand mystère de ce livre, par quelle tendresse Jean-Marie Marion a-t-il réussi à photographier la tendresse ?
Marc Lévy
Jean-Marie Marion fût danseur et l'est resté, car aujourd'hui c'est avec la lumière et les ciels qu'il danse, aussi léger et fluide dans ses images qu'il le fût avec son corps, et je me souviens, pour l'avoir photographié, de la difficulté de lui imposer un cadre.
Jean-Loup Sieff